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Actualités hippiques

L’incroyable exploit de Dryade des Bois

26/11/2010


Ne trouvez-vous pas que notre rubrique consacrée aux « chevaux de légende » ne s’attarde pas suffisamment sur les pouliches ou autres juments ? Allez, soyons galants, car s’il est vrai que les palmarès les plus prestigieux sont détenus par les mâles, celles qui parviennent à contester leur suprématie n’en ont que plus de mérites.
Et du mérite, elle en avait, Dryade des Bois en 1998, âgée alors de 8 ans, lorsqu’elle a remporté son prix d’Amérique ! Car, un temps fautive au départ, elle était dernière au premier virage…
C’est Sylvain, fan de la page Facebook consacrée à ZeGagnant, qui a attiré mon attention sur cette course fabuleuse. En 1998, il y avait des concurrents de la trempe de Abo Volo (en fin de carrière mais tenant du titre tout de même), Défi D’Aunou, Capitole ou encore Echo. Prenez le temps de mater la vidéo de la course, c’est tout simplement sublime (ici : http://www.youtube.com/watch?v=gOeb5tihNNk). Dryade des Bois est donc partie dernière, mais avec l’aide de son driver fort inspiré Jos Verbeeck, elle remonta ses adversaires un à un pour venir ajuster Echo juste avant la ligne, alors qu’il pensait avoir fait le plus dur en venant à bout de la résistance de Capitole et Défi d’Aunou. Une course magnifique, qui mérite d’être resituée dans son contexte.
J’ai ainsi retrouvé cette déclaration de l’entraîneur de Dryade des Bois, Jean-Baptiste Bossuet, juste après le prix d’Amérique gagné : « Il y a un an, jamais je n’aurais imaginé la courir dans le prix d’Amérique. Avec Jos au sulky, elle s’est endurcie et améliorée à chaque épreuve. » Que s’est-il passé dans l’année qui a précédé cet incroyable succès ? Tout simplement le driver Jos Verbeeck a ressenti tout le potentiel de la jument, et a conseillé à l’entraîneur de la faire courir à l’étranger, sur des pistes rapides. C’est une révélation. Dryade des Bois remporte la majorité des 18 victoires que compte son palmarès final dans cette année, en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas, en Italie (un prix lui rend hommage désormais à Florence en portant son nom)… Elle devient une véritable championne en Europe, et ses gains lui permettent d’être alignée au départ des courses les plus prestigieuses (précisément 1 325 821 € une fois sa carrière terminée). Début 1998 donc, la sentant endurcie par cette campagne européenne, Jean-Baptiste Bossuet l’aligne d’abord dans le prix de Cornulier, sorte de finale pour le trot monté. Plus précisément, il l’aligne au départ de cette course sans que Dryade des Bois n’ait jamais couru au trot monté auparavant. Il n’y a pas de miracle, c’est un échec… Mais le miracle se produira donc, une semaine plus tard, dans le prix d’Amérique cité plus haut.
Une telle jument a bien sûr dû intéresser les éleveurs. Mais là, j’ai eu beau fouiner partout et longtemps sur internet, je n’ai pas retrouvé trace du moindre enfant de Dryade des Bois dans quelque course d’intérêt que ce soit. J’ai donc demandé à un turfiste « pro » de Zeturf, qui m’a répondu qu’il ne connaissait que deux enfants à Dryade des Bois, Myrtille des Bois (« qui, me semble-t-il, avait la particularité d’être grise » m’a-t-il dit) et Pitchpin des Bois « qui était chez Erno Szirmay et qui avait gagné à Vincennes, attelé/monté, déferré des 4 pieds et une fois avec Jos Verbeeck ». Mère courage sur les pistes, il semble que Dryade des Bois l’ait été beaucoup moins au haras… Dommage !

Notre photo est issue du site http://www.france-sire.com/actualites/alain_de_chitray_le_pedigree_d_un_trotteur_mayennais_a_auteuil_! et a visiblement été prise le jour de la victoire de Dryade des Bois dans le prix d’Amérique 1998.