Moni Maker, une Américaine à Paris

Alors que se court ce dimanche le prix de Bourgogne, la tentation est grande de vous parler de Moni Maker, jument particulièrement douée qui remporta cette épreuve quatre semaines avant de gagner le prix d’Amérique 1999.
Le moins que l’on puisse écrire est que Moni Maker eut un parcours des plus particuliers, mais aussi des plus rayonnants. Et cela, dès le plus jeune âge, soit dès 2 ans ! Dans toute sa carrière, la belle a couru 105 courses, dont 67 victoires, 18 deuxièmes places, et 10 troisièmes places… Plus de 90 % de réussite en ayant couru autant, incroyable n’est-ce pas ?
Le déroulement de sa carrière le fut aussi. Née dans le Kentucky, c’est d’abord aux States qu’elle se met en valeur, en gagnant 6 de ses 14 courses courues à 2 ans, et 19 de ses 20 courses à 3 ans (en étant 2e la 20e fois…) ! Cette précocité la voit remporter non seulement des courses en nombre, mais aussi en qualité, puisque figure le Hambletonian Oaks parmi ses victoires, une référence aux States. En 1997, elle a alors 4 ans, elle est la première jument à inscrire son nom au palmarès du Nat Ray, disputé près de New-York et figurant au programme de la Coupe du monde de trot. Elle remportera à nouveau cette course en 1998 et en 2000.
Mais l’originalité du parcours de Moni Maker tient également dans ses voyages. C’est ainsi que, dès 1997, elle vient tenter sa chance en Europe… Et toujours avec la même réussite, puisqu’elle y gagne toutes les courses les plus huppées : l’Elitloppet en Suède (en 1998), le Grand prix des nations en Italie, la Copenhague Cup au Danemark… Et donc, en France, elle réalise trois mois invraisemblables à Vincennes début 1999 avec le prix de Bourgogne, le prix d’Amérique (qu’elle remporte détachée !), et le prix de France dans la foulée. Ajoutons à cela le grand critérium de vitesse de la Côte-d’Azur à Cagnes-sur-Mer en 2000, et l’on trouve l’un des plus beaux palmarès internationaux du trot ! Signalons au passage que ses voyages lui valent des expériences différentes, notamment au niveau de ses pilotes : c’est ainsi que c’est avec un jeune driver talentueux et prometteur (à l’époque) qu’elle s’est imposé dans le prix d’Amérique, Jean-Michel Bazire.
Alors bon, vous l’avez compris, j’ai choisi le prix de Bourgogne comme point de départ pour vous parler d’elle, mais il ne s’agissait finalement que d’un prétexte, presque que d’une goutte d’eau dans son pléthorique palmarès. Née en 1993, Moni Maker a tout gagné de 1995 à 2000… Elle a été élue trotteur de l’année en 1998 et 1999… Aussi bien en Europe qu’aux States ! Son entourage a même soigné sa sortie de fin de carrière, en lui accordant la possibilité de s’essayer au trot monté. Un coup de maître, puisqu’elle battit alors le record du monde de vitesse en la matière, en 1’11’’ sur le mile !
Une telle jument ne pouvait qu’intéresser les éleveurs. Jusqu’à présent, elle a connu un étalon différent à chaque fois, bien sûr à tous les coups un crack du trot américain. Ses différents produits ont déjà obtenu des résultats probants sur le continent nord-américain. Touch Of Moni, Live Moni, All Our Moni, ses trois premiers produits, ont eu chacun leur destination. Live Moni, une femelle, n’a pas couru mais a de suite rejoint un élevage prestigieux pour assurer une descendance digne. Les deux autres ont déjà obtenu suffisamment de gains pour laisser penser que le souvenir de Moni Maker se conservera au-delà de ses performances sur les pistes, mais également dans les élevages.

Notre image est issue du site http://www.prix-amerique.com.