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Actualités hippiques

Eléazar, l’attentiste à la piscine privée

11/02/2011


Les plus beaux palmarès du trot n’ont pas obligatoirement été forgés par des chevaux dominateurs. A la fin des années 70 et jusqu’en 1980, Eléazar a démontré combien une pointe de vitesse finale acérée pouvait briser les espoirs de biens des adversaires, et cela bien qu’il eut sur sa route des concurrents de la trempe de Bellino II, Fakir du Vivier, Grandpré, Hadol du Vivier, ou encore Idéal du Gazeau ! Allez, pour commencer cet article de notre rubrique sur les chevaux de légende, regardez cette vidéo, c’est celle de l’une de ses plus belles victoires de prestige, l’Elitloppet. C’était en 1977, il avait 7 ans : http://www.youtube.com/watch?v=cZeeWYGcpiw. Regardez cette casaque rouge foncé, mal placée, loin, obligée de venir en épaisseur dans le dernier virage, encore à distance au début de la ligne droite finale, et qui finalement s’envole ! Magnifique, non ? Hé bien Eléazar, c’est ça, presque tous ses succès ont été obtenus de cette manière, en attentiste déboulant au dernier moment.
Né en 1970, il appartenait à Alec Weisweiller, un « gros » propriétaire. Il a été entraîné et drivé toute sa carrière par Léopold Verroken, un Arrageois (natif d’Arras) aux origines belges qui fut considéré comme l’un des plus grands professionnels du trot de son époque. Eléazar avait aussi de qui tenir, puisque son père était le célébrissime Kerjacques, un étalon particulièrement représentatif du trotteur français.
Eléazar commence sa carrière de course doucement, remportant en 1974 (à 4 ans) le prix de sélection, sa première course d’importance. Mais il faudra attendre 1977 pour qu’il révèle un palmarès plus impressionnant : il remporte cette année-là le prix de France, le critérium de vitesse de la Côte-d’Azur à Cagnes-sur-Mer et l’Elitloppet ! Du lourd non ? Et à 8 ans, en 1978, rebelote, avec à nouveau le prix de France, le prix de Paris, et encore le critérium de vitesse de la Côte-d’Azur. Parallèlement, en Allemagne, il s’adjuge le Grand prix de Bavière. En 1979, on le retrouve à nouveau vainqueur du prix de Paris, mais ce sera tout : très fragile des jambes, Eléazar doit être mis au repos. Sa tactique de course favorite qui l’oblige à « mouliner » dans les derniers mètres l’a-t-elle fragilisé ? Impossible de répondre, mais alors qu’un vétérinaire recommande de l’opérer pour de petites fêlures, Léopold Verroken entreprend de l’immobiliser pendant un mois avec des ballots de paille, pour lui permettre de re-trottiner doucement ensuite. Une piscine est même créée exprès pour lui… Une patience de son entourage qui va payer : fort de ce bain de jouvence, Eléazar retrouve son meilleur niveau au bon moment, et remporte son prix d’Amérique, le seul unique de toute la carrière de 30 ans de pistes de Léopold Verroken, en 1980, à l’âge de 10 ans ! Bon, la vidéo n’est pas d’une grande qualité, mais regardez-la tout de même comme un document : http://www.youtube.com/watch?v=_QSkLrTxsnk. Une nouvelle fois, Eléazar ne s’empare du leadership qu’à quelques mètres de l’arrivée ! Dans la foulée, il remportera pour la troisième fois le prix de France. Il devient ainsi le recordman des victoires dans le prix de France (égalé plus tard par Ourasi), l’ayant remporté deux fois dans son ancienne formule (départ volté avec 2250 mètres de distance), et une dans la formule qui perdure encore aujourd’hui (départ à l’autostart avec 2100 mètres de distance).
Autant de victoires de prestige pour un pur attentiste, belle histoire, n’est-ce pas ?

Notre photo est issue du site http://noblesse-carless.skyrock.com, lequel signale « source photo: Le Trotteur Français - Editions La Vauzelle ».