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Actualités hippiques

L'Arc vu par Pascal Bary et Gérald Mossé

27/09/2011

Le Prix de l'Arc de Triomphe vu par Pascal Bary et Gérald MosséConsidérée comme la plus prestigieuse course au monde, le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe est sans conteste le plus grand rendez-vous sportif du galop international. Sommet sportif, économique et médiatique, la rencontre hippique de l’automne réunit enjeux et participants d’exception.

Cette année, la 90ème édition du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe se déroulera le dimanche 2 octobre sur l’hippodrome de Longchamp.

Référence dans le monde hippique, cette course sur gazon convie les meilleurs pur-sang de la planète à se départager au galop sur une distance de 2400 mètres. Chaque année, « l’Arc » - comme le nomment les habitués - consacre un cheval de légende et des Hommes qui ont oeuvré toute l'année en vue de ce rendez-vous exceptionnel.

A travers les interviews suivantes, l'entraineur Pascal Bary et le jockey Gérald Mossé livrent leurs impressions sur le plus grand événement annuel du turf.

Interview de Pascal Bary

Entraineur de renom, Pascal Bary façonne près de 100 pensionnaires à Chantilly depuis plus de 30 ans et totalise dans sa carrière prés de 800 victoires dont 40 Groupes 1 (l’excellence des courses de pur sang). Il a remporté les plus grandes courses internationales et fut le premier entraineur français à gagner la célèbre Dubai World Cup. Entretien avec un « metteur au point » qui a présenté à 11 reprises un partant dans le championnat du monde des pur-sang. Il sera certainement
à nouveau en lice cette année avec Testostérone.

Intervieweur : La mise au point des chevaux est digne de la haute couture, du surmesure en quelque sorte, est ce que chacun de vos chevaux qui ont participé à l’« Arc » ont fait l’objet d’une préparation identique ?

Pascal Bary : Chaque concurrent est unique. Cela dépend notamment de son âge, de son sexe, de son tempérament et de la course préparatoire. Il y a deux voies possibles. Si le poulain fait une rentrée directement dans le Prix de l’Arc de Triomphe et n’a pas couru depuis le prinemps, alors nous allons l’entrainer très spécifiquement en vue de son objectif pour être prêt à 100% le jour J. En revanche, si le cheval participe aux épreuves préparatoires 3 semaines avant le championnat du monde, il aura alors, une semaine de récupération puis 2 semaines de travail en progression pour arriver au top le jour de la course.

I : Lors de l’Arc 2002, votre cheval Sulamani a fini en trombe mais à la 2e place. Tous les observateurs s’accordaient pour dire qu’il aurait dû gagner. Comment avez-vous vécu cet « Arc » ?

PB : Le cheval avait gagné brillamment le Prix du Jockey Club ainsi que l’une des courses préparatoires au Prix de l’Arc de Triomphe. Il était favori et en pleine forme. Sulamani est arrivé préparé pour l‘Arc exactement comme je le souhaitais. Pendant la course, il s’est bien battu, il est venu finir très vite mais trop tard, il n’a accroché que la 2e place. Sur le coup, j’étais déçu mais c’était déjà une belle performance.

I : Pourriez-vous établir un profil type de cheval « taillé » pour gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe ?

PB : À mon sens, c’est plus une question de qualité que de physique. Les chevaux de 3 ans sont avantagés par le poids, ils portent 3,5 kg de moins que les chevaux plus âgés, c’est la grande différence. Ils sont plus frais physiquement et je pense pour cela qu’il est plus facile de gagner avec un poulain de 3 ans qu’avec un pur-sang plus âgé.

I : Vous avez déjà gagné 5 fois le Prix du Jockey Club, seriez-vous prêt à échanger 2 « Jockey Club » contre 1 « Arc » ?

PB : Je n’échange rien du tout ! En revanche je suis prêt à gagner le prochain Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (rires) !! « Testostérone » ma pouliche de 3 ans est engagée dans la compétition. Elle vient de très bien courir dans le Qatar Prix Vermeille, la course préparatoire de référence. Elle participera sans doute à ce grand événement mais ne sera pas favorite… Mais, on ne sait jamais ce qui peut arriver aux courses !

 

Interview de Gérald Mossé

Né le 3 janvier 1968 et père de trois enfants, Gérald Mossé, fils d’un entraîneur marseillais, a toujours évolué dans le milieu des couses. Il débute sa carrière en tant qu’apprenti à l’âge de 15 ans. Il a participé aux courses les plus prestigieuses dans le monde entier notamment à Hong Kong où il se rend l’hiver. Il totalise à ce jour plus de 1.300 victoires, plus de 4.000 places et plus de 10.200 courses.

Intervieweur : Que représente pour vous le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe ?

Gérald Mossé : C’est le Championnat du Monde toute catégorie confondue qui donne la chance aux pur-sang de 3 ans de montrer leur potentiel face aux chevaux d’âge. Tous les jockeys du monde souhaitent gagner cette course prestigieuse et y participer est une apothéose dans une carrière de sportif.

I : Vous avez gagné l’« Arc » en 1990, en démarrant dés l’entrée de la ligne droite, quel souvenir en gardez vous ?

GM : Victoire inoubliable ! J’étais jeune et j’avais un bon cheval. Je l’ai monté comme je l’ai senti et j’ai réussi à déjouer les aléas du départ en me plaçant au bon endroit !

I : Vous avez une grande expérience de la compétition dans le monde entier, au niveau « ambiance » est ce que le Qatar Prix de l’Arc de Triompherivalise avec les grandes courses étrangères ?

GM : Le jour de l’« Arc » il y a une atmosphère unique à Longchamp car au public français s’ajoutent les Anglais, les Japonais etc… et la ferveur est extraordinaire ! L’ « Arc » est une des plus belles courses au monde et des plus convoitées, le public est forcément au rendez-vous !

I : Lors de ces grandes occasions, la tension est-elle palpable dans le vestiaire des jockeys ?

GM : Il y a un respect mutuel nécessaire malgré l’intensité de la compétition. Tout le monde veut gagner mais souhaite aux autres d’avoir un bon parcours et que le meilleur gagne !

I : Quelles sont les principales qualités indispensables à un pur-sang pour gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe ?

GM : C’est très clair, il faut un cheval maniable avec une aptitude à se faufiler dans un peloton dense, il faut qu’il ait de l’endurance sur plus de 2 km (avec une longue montée sur la fin) et une bonne accélération finale ! Après, bien sûr, entrent en ligne de compte, la place au départ, le terrain et … un peu de chance ! La préparation du cheval exige une mise au point délicate et de longue haleine. Le pur-sang est un athlète sportif à part entière comme le jockey… la mécanique doit être parfaitement réglée pour le Jour J ! Pendant la course, la main du jockey finit le travail mais c’est quand même le cheval le plus important à mes yeux, il fait 80% de la compétition : le jockey va le positionner au bon endroit, au bon moment pour avoir la bonne accélération et franchir la ligne d’arrivée en tête !

I : Comment se prépare-t-on physiquement pour une telle épreuve ?

GM : L’entrainement doit être quotidien car le sport hippique est une activité très physique qui nécessite un coeur bien préparé. Je monte à cheval le matin : les chevaux de course à l’entrainement ou bien mes chevaux en forêt pour m’aérer. Une attention toute particulière doit être portée à l’alimentation et ce n’est pas le moment de changer ses habitudes car le corps nécessite une certaine routine pour trouver son équilibre. Tous les matins, je petit-déjeune un café et une madeleine, plus rien ensuite. Nous devons être à jeun pour concourir tous les après-midis. Et le soir je me rattrape. C’est un rythme de vie répétitif quotidien pratiqué depuis le plus jeune âge et c’est ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir autant d’énergie, une tonicité musculaire extraordinaire avec si peu d’alimentation.

I : Comment vivez-vous la pression médiatique inhérente à ces grands rendez-vous sportifs ?

GM : C’est un plaisir d’être sollicité par la presse. Cela veut dire que l’on a un bon cheval et une chance dans la course. C’est aussi l’opportunité de faire connaitre notre métier et partager notre passion.