Obstacle : Modification règlement jockey tombé

Depuis le 1er mars, il n'est plus possible pour un jockey d'obstacle de "remonter" un cheval qui vient de tomber dans le souci de préserver l'intégrité physique des jockeys et des chevaux

L'article 170 du Code des Courses au Galop intitulé "Jockey tombé pendant le parcours" dispose que : "Un cheval doit accomplir le parcours sans qu’à aucun moment son jockey ne mette un pied à terre. Tout jockey qui met un pied à terre à un endroit quelconque du parcours est considéré comme étant tombé à cet endroit. Le cheval dont le jockey est tombé pendant le parcours ne peut être classé à l’arrivée et son jockey ne doit pas le remonter. En cas d’infraction à ces dispositions, les Commissaires des Courses doivent distancer le cheval et peuvent sanctionner le jockey fautif d’une amende de 30 à 800 euros ou d’une interdiction de monter."

Cette modification adoptée par le Comité de France Galop lors de sa séance du 13 décembre 2010, et approuvée par le Ministère de l’Agriculture, a été publiée au Bulletin Officiel n°1 bis du 7 février 2011.

Jadis, les plus anciens turfistes s'en souviennent peut-être, un jockey tombé de son cheval, en obstacle, pouvait être "remonté" par son jockey, mais pas uniquement par lui ... même son entraîneur, un lad ou un spectateur été en droit de rallier le poteau pour décrocher une allocation de quatrième ou cinquième quand seuls trois ou quatre participants avaient réussi à terminer le parcours. Ce "suppléant" des derniers instants n'avait même pas besoin de satisfaire aux obligations de pesage. Le cheval achevait son parcours avec un cavalier autre que celui désigné avant la course, le poids porté importait tout comme le fait que ce "suppléant" soit titulaire ou non d'une autorisation de monter délivrée par Messieurs les Commissaires de la Société des Steeple-Chases de France.

Puis la règle fut modifiée, il devait au moins faire le poids, puis nouvelle évolution, seul un cavalier muni de licence était autorisé à remonter un "tombé".

Les temps changent, les courses évoluent, le code avec... ! : "Remonter" un cheval est désormais interdit.

Un jockey qui vient de culbuter, ou de mettre le pied à terre, devra regagner sa loge à pied (s'il est en état) et procéder à un examen médical par le médecin de service.

Coïncidence étonnante deux jours avant la mise en application de ce nouveau point de règlement, quatre jockeys de la première épreuve du programme du dimanche 27 février à Angers, Prix Métatéro, ont remonté leur cheval après une chute collective causée par Ozamo dans une épreuve qui comptait cinq partants. Les quatre malheureux jockeys ont rattrapé leur cheval respectif et sont retournés sur leur monture pour finir la course dans les délais autorisés (au lâcher des élastiques, les concurrents ont quinze minutes pour boucler leur parcours). "Seul au monde", Turfiste du Breuil a finalement bouclé seul le parcours pour enlever l'épreuve sans rencontrer d'opposition.

Cette pratique est donc désormais bannie mais cette règle pourrait cependant être débattue dans le cas où les concurrents tombés ne pourraient poursuivre la course alors qu'aucun traumatisme n'a été causé aux jockeys et aux chevaux.L'entraîneur du cheval et son entourage s'en trouveront lésés puisqu'ils ne pourront prendre une allocation qui rentabilisait son déplacement. Du côté des parieur et avec l'exemple de la course de dimanche en application du nouveau règlement, tous les jumelés auraient été remboursés puisqu'il n'y avait pas au minimum deux chevaux à l'arrivée.

Cette décision stricte a été prise dans le but de préserver la santé des jockeys et/ou des chevaux, acteurs des courses qui vont vibrer chaque jour les turfistes que nous sommes et qui rappelle également que le métier de jockey reste dangereux...